Les témoignages

J’étais venu, en ce début juillet, avec des attentes ciblées sur mes problèmes d’arthrose (genoux, hanches, dos). Au cours de la semaine, lors des discussions et des consultations personnelles, j’ai pu apporter une grande quantité d’eau à mon moulin. Désireux de poursuivre en deuxième semaine chez moi, quelle ne fut pas ma surprise au matin du 10ème jour (sur 14) de m’apercevoir que je n’avais plus mal au dos : récurrent en L3-L4 et D4-D5, depuis des années (et des années !). Plus mal, c’est-à-dire plus mal du tout ! au 13 septembre, je confirme ! plus rien ! Le jeûne a bien bouleversé ma vie. Ce fût un havre de paix, de calme, d’attention, de bienveillance et de convivialité. Tous et toutes, autant qu’ils et elles sont, sont des belles et bonnes personnes ! de Sylvie à Dominique et Jean-Gabriel en passant par Catherine et Olivier, ce petit bout de Gers est une mine d’or. Mention spéciale à Jacques dans son rôle de patriarche enfantin. Ma vie a donc pris un autre et nouveau tour depuis : santé, alimentation, nature, tout est dans tout et réciproquement. Nous avons l’occasion de nous faire du bien et il faudrait s’en passer ? Merci à tous et à toutes ! Avec mes fraternelles embrassades."
gilles

Bonjour Sylvie,
Je voulais témoigner que cette semaine de jeûne a été un moment inoubliable et très particulier.
Je te remercie d’abord pour ce que tu es. Depuis ton accueil au téléphone jusqu’à chaque instant passé avec toi, tout est humain, joyeux, à l’écoute, tout est compréhension, souplesse et décidé à la fois.
Le fait important que Jacques, Olivier et toi nous avez accompagnés personnellement et avaient jeunés avec nous. C’est très engageant.
Je voulais dire que le jeûne transforme ce qu’on est. C’est un acte à la fois de volonté et de lâcher prise sur ce qui occupe une partie de notre énergie : la relation à la nourriture.
Le « ventre vide » est une belle sensation. Le corps respire, va chercher son énergie plus loin et plus haut dans le soleil, dans l’air, dans l’eau. Dans le ressenti subtil, dans l’émotion, dans l’échange, dans la joie et dans l’esprit. Pendant le jeûne, quand on se promène, les chiens rencontrés n’aboient pas, les personnes sont plus accueillantes et souriantes avec nous. On est vécu comme « favorable ». L’agressivité visible ou cachée nous quitte complètement. Ce qui est génial ! ça repose.

Dans les trois semaines qui ont suivi et c’est encore le cas, je n’arrive plus à « digérer » certaines nourritures et je ressens fortement la contamination et surtout la contamination émotionnelle des aliments.
Parfois je mange quelque chose qui m’attire et qui a l’air sain. Et cela me provoque des nausées ou une indigestion. Et surtout la viande et les choses pâteuses style brioches...
J’en mangeais pas souvent avant mais là c’est mon corps qui refuse pas ma pensée volontaire.
Donc je suis obligée de manger vegan !
Une autre conséquence du jeûne, c’est une étape d’acceptation et de développement de mes dons de canal, de sensibilité et d’anticipation, des dons artistiques, des connaissances de nouvelles solutions scientifiques branchées et « druidiques » dans le sens de la connexion avec les rythmes vitaux qui nous entourent.
Donc Sylvie, tu fais du bon boulot.
Tu transformes les humains pour les rendre plus compatibles et amicaux avec la terre.
Merci ! et bise
Catherine

La traversée du désert jusqu’à l’oasis !
J’étais réfractaire au jeûne et je suis venue par curiosité pour vivre une expérience !
Pourquoi la traversée du désert ? Non, pas la faim, car je me suis très vitre rendu compte qu’en fait je n’avais pas faim mais juste envie de combler un grand vide !
Ce que je retiens de ce jeûne c’est le voyage à l’intérieur de moi, de ce que je suis ou pourrais être, de mon émotionnel, de ce que mon corps me dis et c’est cela que j’appelle "la traversée du désert" car certains moments et certaines émotions ont été pénibles à vivre (pour moi).
Et enfin "l’oasis", le réconfort, le bien être et l’instant que l’on apprécie, être en paix avec sois même.
Ceci est mon témoignage et mon vécu, chacun vivra sa propre expérience en fonction de ce qu’il est et de qu’il est venu chercher, mais quoi qu’il en soit on ressort grandi de cet instant de partage avec toute l’équipe qui est accueillante, bienveillante, sans jugement et toujours à notre écoute.
Merci à tous
Joëlle

Cécile Février 2015
Depuis longtemps, j’avais envie de faire cette expérience ; mais avant d’être à la retraite je n’avais guère la possibilité de me libérer pendant une semaine, et j’étais aussi arrêtée par le coût !.... j’ai beaucoup de mal à dépenser pour moi....
Fin janvier, quand on a reçu le programme des différents stages....
Philippe étant partant pour m’accompagner, on s’est décidés.....et c’était encore mieux que tout ce que j’avais imaginé :
– toute la richesse de ce qui est mis à jour par le jeûne
– La puissance et l’aide du groupe
– Les échanges au sein du groupe
– Cet espace de temps qu’on s’accorde pour soi
– Les ateliers qui aident à sortir de ses problèmes
Et au bout des 7 jours et dans les jours qui suivent, l’impression d’avoir perdu la colère qui était en moi depuis 9 ans et d’être de nouveau en paix.
Un bien-être physique et moral.
Et donc, un grand MERCI à tous.

TÉMOIGNAGE JEÛNE AOÛT 2014

Sylvie m’avait promis un beau voyage...... et ça avait bien résonné en moi, et le mot « résonner » n’est pas neutre, il a pris tout son sens et sa force au cours de cette semaine.
C’est bien comme ça que je l’envisageais, un grand voyage intérieur, une aventure vers soi vraiment et entièrement, soi dépouillé grâce au jeûne, une aventure pour mon corps. Je sentais qu’il s’agissait aussi
d’un passage, avec des étapes physiologiques et émotionnelles. Je n’étais pas vraiment inquiète du fait de ne pas manger pendant ces quelques jours. Ce qui me questionnait d’avantage, c’était le fait de
prendre soin de moi, uniquement de moi et de mon corps pendant une semaine. Je me suis donc préparée « mentalement » dans un premier temps, avant le début du jeûne à cette acceptation des sensations qu’à priori je ne connaissais pas et que j’allais vivre.
Accepter mon ressenti, ma fatigue éventuelle et mes émotions, être à l’écoute de moi complètement.
Je suis arrivée avec une malle bien remplie mais également une belle détermination à trier et à ranger !... c’était le moment, le bon moment. Je sentais des encombrements et en même temps de belles choses qui se dessinaient mais qui restaient floues et auxquelles je n’étais pas encore prête à croire profondément.
Le voyage fut d’autant plus fort qu’il était partagé ! J’ai tout pris, avec gourmandise, tous les dons de ce merveilleux groupe que nous formions, cette si belle bienveillance et gaieté, cette solidarité et cet humour pour dire les choses essentielles, pour nous permettre d’entendre les mots et leur donner corps. On apportait ses outils, son expérience de vie et les offrait à tous. Je suis pleine de gratitude
pour chacun d’entre eux qui m’ont accompagnée et fait découvrir celle que je cherchais à atteindre, depuis si longtemps, grâce aux belles vibrations, celle des voix, celle du tambour, celle du chant partagé. Le corps enfin libéré et nettoyé par la puissance du jeûne a pu enfin entendre le chant qui me relie aujourd’hui avec qui je suis vraiment. Et la joie fut au rendez-vous, la joie profonde et universelle
qui nous relie au monde, en harmonie. Ah ! la belle énergie qu’on ressent à être soi, débarrassé de tous nos parasites et incompréhensions, au fur et à mesure que les jours passent, pendant le jeûne, au retour, et encore des semaines et des semaines après.
Ensuite on se relie souvent au souvenir de ces instants si forts qui ont accompagné notre transformation.
On comprend mieux en repartant, et quelque temps après, ce qu’on est venu chercher. Pour ma part, j’étais poussée par un sentiment de nécessité de passer par ce chemin-là. Il fallait y aller, il fallait traverser avec mon corps cette expérience-là, intégrer réellement ces changements subis ces dernières années au lieu de les vivre, et les accepter comme une étape essentielle, pour être « complète » !
Mais comme dans toutes les nouvelles aventures qui nous attirent, même si elles sont très fortes parce que guidées par notre intuition, reste quand même une part d’inquiétude et de doute. Cette part là, elle n’aura pas duré longtemps ! La confiance que l’on éprouve dès le premier échange avec Sylvie et Olivier rassure et encourage : sacrée recette... force et bienveillance, générosité et respect, tout cela nous porte tout au long du séjour et l’insuffle à l’ensemble du groupe. J’ai bien compris et mesuré là ce que signifie « prendre soin ».
Aujourd’hui, un brouillard s’est levé qui découvre un beau chemin et je sais que le voyage n’est pas fini, qu’il reste encore tellement à découvrir de soi et des autres. Mais c’est dans une réconciliation ou plutôt des retrouvailles avec mon corps que je vais devenir qui je suis.
Le jeûne est cette expérience fabuleuse qui nous ouvre à nous-mêmes et nous donne le goût des voyages, des grands voyages intérieurs, en lien avec l’univers tout entier !

Renée août 2014

Pour Sylvie et Olivier,
Merci de m’avoir permis de participer au jeûne du 23 au 28 août 2014. Ce fut une expérience nouvelle et je suis très heureuse d’avoir constaté que votre chaleureux accueil plein de générosité et de compétences avait communié avec le terme amour.
Doyenne d’un superbe groupe plein de gentillesse, nous avons vécu une aventure sans aliment habituel mais riche en aliments qui métamorphosent et que chacun de nous
dans notre vie active n’arrivons pas a faire surgir, n’étant pas nécessaire et parfois oublié dans notre vie de tous les jours.
Cette expérience, avec l’aide et l’organisation de Sylvie et Olivier a permis à mon corps fatigué de retrouver une santé physique, cérébrale et intellectuelle.
Une vie est chargée de valises plus ou moins lourdes, mais après ce jeune ,je vous certifie n’avoir gardé qu’un petit sac à dos.
Mon enthousiasme est tel que j’assure Sylvie et Olivier, que cette aventure sera renouvelée une fois par an en espérant retrouver le même bonheur.

Valérie Aout 2014
Témoignage de mon jeûne hydrique de cinq jours en Août 2014
Prendre la décision de jeûner était comme une évidence pour moi. J’avais grand besoin de détoxiner mon corps après les expériences éprouvantes des derniers mois écoulés. C’était là mon premier souhait, celui que mon corps réclamait : « nettoie-moi !! ».
J’avais pourtant une petite appréhension à l’idée d’être confrontée au fait de ne plus manger car bien consciente que mon passé d’anorexique infantile avait laissé quelques traces. Donc, l’avantage d’être accompagnée dans cette expérience de jeûne me rassurait car je redoutais de ressentir à nouveau les émotions de mon enfance lorsque j’étais si bien à ne pas manger. Peur de renouer avec ce sentiment étrange d’être bien à vide, d’être dégoutée et d’avoir mal à l’idée de manger, et finalement de n’être pas si bien de ça ...
J’avais envie de me réconcilier avec cette partie de ma vie qui restait douloureuse, même si j’avais pris ma revanche depuis belle lurette, en devenant une « bonne vivante » comme on se plaît à dire !
Mais finalement, est-ce que mon plaisir à manger, qui est bien réel, est si serein que ça ?
Bref, quelques jours avant d’arriver dans le Gers, autant de questions qui émergeaient et faisaient monter une angoisse en moi. Et la préparation : « comment vais-je pouvoir rester ne serait-ce qu’un jour sans manger ? ».
Inimaginable !
Et pourtant, une grande motivation intérieure m’a fait prendre la direction vers cette belle et grande aventure. Alors, j’ai posé mes valises, j’ai été accueillie par ce groupe de personnes d’où émanait quelque chose de chaleureux et d’amical, déjà.
J’ai vite compris, que ce jeûne, j’allais le vivre à plusieurs ! Chacun donne, tout le monde reçoit. On boit, et on se nourrit d’autre chose, assurément car je n’ai pas faim !
Les jours avancent et cette idée de ne pas manger qui m’effrayait un peu s’évapore très vite.
Bien sûr, mon corps subit, mon corps manifeste quelques troubles.
Je change de rythme, maintenant j’ai le temps.
Je m’écoute.
Je prends soin de moi.
Je suis là.
J’écoute, j’entends.
Je sens, je ressens.
Je bois, je vis.
Je n’ai pas faim, je me nourris.
La nourriture, elle est autre. Elle est nous tous, ce groupe si porteur, si ouvert.
Nous sommes tous à découvert, nus, sans défense, et nous nous entendons. Nous accueillons nos doutes, nos peurs, nos joies.
Je m’ouvre à ce qui m’entoure et chacun me bouleverse.
Mon esprit se libère et je prends confiance en ce que je vis, en ce que je suis.
Je perçois tous les changements qui s’opèrent en moi et cette spiritualité qui chaque jour est présente au sein de cette petite ruche m’aide à avancer ... mais pourtant j’attends. J’ai le sentiment que je n’arrive pas à aller au bout de ma quête et mon corps semble si fatigué. Tous
les paramètres m’indiquent que je suis vidée d’énergie mais pourtant je ne le ressens pas.
Pourtant, le dernier jour, je marche sur un fil, vacillante et préoccupée. Comme l’impression de n’avoir pas su lâcher prise complètement. Un peu déçue et résignée au repos. Je suis obligée de ne pas suivre le groupe ... privée de dessert quoi !!
Mais c’était sans compter sur la force du mental. Et oui, mon corps qui semblait être si fatigué était simplement au diapason de ce passé si douloureux. J’étais en quelque sorte dans le même état que ce petit bébé qui ne voulait pas de nourriture terrestre et qui partait. Il était temps pour moi de rattraper ce petit être, de le réconforter, de retrouver cette petite fille qui souffrait encore ... et que tout ce petit monde se mette à table !
Maintenant je pouvais « nous » parler, et remplacer enfin cette douleur et cette tristesse enfouies depuis trop longtemps par de la paix.
Réconciliation.
Harmonie.
Faim de vie.
Ca y est, mon ventre gargouille !
Et ma douce et bienveillante Patcha Mama est là. Elle me prépare mon premier repas.
Il y a un avant et un après jeûne. Je répète à qui veut l’entendre, que j’ai gagné deux ans dans ma vie en cinq jours.
Je sais maintenant que je peux me retrouver, que mon corps et mon esprit sont d’une grande force et que je dois m’appliquer à leur donner harmonie et clarté. Le jeûne m’a aidé en ce sens, et il m’a permis de sentir où est mon chemin.
Je sais aussi qu’il ne s’agira pas d’une seule expérience, mais que je jeûnerai à nouveau.
J’espère que je retrouverai ce groupe de personnes merveilleuses.
J’ai tissé des liens infiniment purs avec certains d’entre eux.
J’ai été particulièrement touchée par la bienveillance de nos deux hôtes et sensible à leurs messages. Je leur suis infiniment reconnaissante d’avoir partagé la richesse de leurs expériences, de m’avoir accueillie et nourrie, si bien nourrie.
Merci à toi belle Patcha Mama.
Merci à toi divin Olivier.
Valérie

Sophie Février 2015
TÉMOIGNAGE D’UN JEÛNE DANS LE GERS AVEC SYLVIE ROORYCK ET OLIVIER

Je ne m’étais pas préparé à faire UN jeûne, je me suis retrouvé dans cette aventure suite à un élan que l’on peut aussi nommer intuition sans attente particulière, peut être quelques kilos à perdre.
Il faut parfois un peu d’insouciance pour se lancer et je dois dire que cela fut rude tout le séjour... avec des envies de nourriture comme jamais, j’étais devenue la reine des recettes de cuisine que je collectais auprès de mes patients et gentils camarades de route.... Donc une épreuve pour eux aussi à soutenir mon ventre affamé mais ce n’était pas mon ventre qui hurlait mais ma tête qui ne semblait pas être d’accord....
J’ai rencontré mes limites durant ce jeûne mais aussi tout le soutien nécessaire pour les dépasser, j’ai découvert une équipe d’accompagnant tant au niveau des organisateurs que des jeûneurs eux même, d’une grande qualité de cœur.
Je suis profondément reconnaissante de cette traversée qui a transformé ma relation à la nourriture, à notre besoin d’être rempli... mais de quoi ?
Je remercie de tout cœur Sylvie et olivier pour leur simplicité et leur bienveillance mais aussi tous ceux qui était là avec leur générosité et leur gentillesse.
Donc c’est dit, je continuerais à jeûner une fois par an pour tout ce que cela m’apporte mais aussi avec la joie annoncée du retour à la nourriture comme un vrai présent de la vie.

Stéphane Aout 2015
Bonjour Sylvie,
Je souhaite te donner quelques nouvelles à la suite du jeûne que j’ai vécu cet été dans ta grande maison de Monlezun. Après une reprise alimentaire tout en douceur chez Jacques, nous sommes rentrés à Paris. Nous n’avons malheureusement pas beaucoup profité de l’extracteur de jus de Jacques et Sylvie car il a rendu l’âme au deuxième jus. Du coup, nous l’avons ramené à l’Essentiel. Et nous en avons commandé un sur internet pour notre retour à Paris. J’organisais le dimanche même un goûter à base de jus à l’occasion de mon anniversaire.
Mon jeûne fut un électrochoc salutaire. Et sanitaire. Je savais que je mangeais trop et souvent mal.
Je savais que je fumais trop et buvais trop de café. Je pesais plus de 90 kilos pour 1m80. Je sentais mon embonpoint physiquement, il me plombait le moral et me complexait dans le regard des autres. Je savais que j’étais mal dans mon corps. Je ne savais pas comment arrêter le processus et encore moins par moi-même. Et pourtant, conscient de mon malaise, je continuais de m’attabler régulièrement dans les bons petits restaurants du quartier. J’appréciais d’être servi et de manger sans même me soucier réellement de savoir si j’avais faim ou pas. Peu importe, il était l’heure de déjeuner, de dîner, il fallait passer à table. Et manger. Il faut manger pour vivre, me persuadais-je sans fin, tel Monsieur Jourdain.
Ce jeûne de six jours stoppa net mes habitudes alimentaires. Ainsi que certaines croyances : je ne peux pas sauter un repas !
Si. Et même trois.
Non, une journée complète sans manger ? C’est pas possible !
Si. Et même toute la semaine.
Non, toute la semaine ?
Hé bin si.
Bien sûr, en m’inscrivant à ce jeûne, j’avais compris intellectuellement le principe : mettre l’appareil digestif au repos pendant six jours. J’avais compris qu’il s’agissait d’une privation temporaire et non d’un arrêt définitif d’alimentation, d’une pause et non d’une grève de la faim. C’est une chose de le penser avec sa tête et c’en est une autre de le vivre avec son corps. Il faut dire que dans mon corps, ma tête et mon cœur, j’arrivais avec du vide. Du manque. J’étais en deuil. Je venais d’accompagner ma mère jusqu’au terme de sa maladie. Un cancer situé dans l’appareil digestif. Les voies biliaires. Diagnostiqué courant février, emportée début juillet. Nous avons eu peu de temps mais nous l’avons pris pour se dire au revoir, pour se dire l’important, comme on l’oublie souvent. Nadine avait 68 ans. C’était une jeune maman.
Dans le service de soins palliatifs, nous nous relayions pour veiller auprès d’elle. Durant ces longues heures à guetter un moment de conscience, j’étais heureux de me jeter sur le ravitaillement qu’amenait la relève : un sandwich fatigué à la garniture insipide, un Macdo spongieux tout juste tiédasse.
Un truc à mastiquer, à partager entre nous. Accompagné d’un bon café lyophilisé triplement sucré. Et d’une voire deux cigarettes. Évidemment, nous ne cuisinions plus. Évidemment, je grignotais entre les repas. D’ailleurs, il n’y avait plus beaucoup de repas. Ma vie se répartissait autour de mon travail au cabinet et l’accompagnement de Nadine. Je tentais de suivre le mouvement, guetter une amélioration. Il n’y en eut pas. Son parcours fut une dégringolade de paliers en paliers. Alors après une visite l’après-midi avec les petits enfants ou une soirée de veille, nous étions heureux de nous retrouver en famille pour déjeuner, dîner. Nous commandions quantité de saloperies grasses et salées comme savent en proposer les restaurants chinois ou japonais et dont l’unique vertu tient dans la promesse d’une consolation affective.
1
A Monlezun, j’arrivais donc gros de mauvaises habitudes. Avec cette actualité, je rechignais à participer à la vie du groupe, aux activités proposées. Partager un repas est une pratique sociale qui prend du temps. Et en libérant ce temps consacré à manger, je ne voulais pas le remplacer par une autre activité.
Je savais que le groupe était présent et je tenais à y avoir ma place. Je ne souhaitais pas que cette vacance soit remplie par d’autres activités. J’arrivais vide avec l’espoir d’en traverser une partie.
Durant ce temps vidé, je m’adossais au mur extérieur de ma chambre sous la galerie couverte.
Semi-cloîtré, j’observais mon environnement immédiat. Aussi bien intérieur qu’extérieur. Les premiers temps, je me tenais à l’abri de la lumière du soleil. Je fumais. J’arrangeais un cendrier de voyage avec une bouteille d’eau minérale de petit format et un peu d’eau au fond. J’avais un rituel. Je sortais de la chambre
avec la cigarette et le briquet. J’avais installé un petit bureau pour poser mon ordinateur. Durant ces temps de solitude, il m’arrivait de noter. Une idée. Une sensation. Un rêve. Le journal de bord du naufrage. Une fois installé à mon poste, j’ouvrais mon cendrier de fortune. Et je fumais une cigarette. Ma consommation
baissa considérablement. J’en fumais quatre par jour. Une cigarette après chaque repas ! Et une au coucher. Remplaçaient-elles les privations de repas ? Mangeais-je en fumant ? Ou bien marquaient-elles l’absence de repas qu’il m’était nécessaire de symboliser ?
La première manifestation corporelle que j’ai ressentie, c’était un goût de tabac froid dans la gorge au réveil. Je supprimais la dernière cigarette avant le coucher. Progressivement, cette sensation désagréable disparut. J’en fumais toujours trois. Mon petit cendrier se remplissait. Il se colorait des différents mégots en un liquide maronnasse dégueulasse. Un jour que je prenais place pour fumer une
clope, je remarquais l’odeur âpre de mon cendrier. J’avais ma clope au bec, mon briquet dans une main et le cendrier dans l’autre. Je crois que ça m’a dégouté. Pas sûr, je pris le temps de sentir de nouveau. C’est vraiment dégueulasse, pensais-je. Et c’est cette odeur dégueulasse que je m’envoie dans la bouche, sur la
langue, dans les poumons, le sang. Beurk ! La première fois que je remarquais cette odeur, je fumais la cigarette. En la regardant d’un autre air. Mais je la fumais tout de même. Il me fallut plusieurs cigarettes avant de me dire : c’est vraiment pas bon
 ! Comme il fallut que je mette le nez plusieurs fois dans mon cendrier pour m’en persuader. Le dernier jour, je décidais que ce n’était vraiment pas bon pour moi. Au
lieu de mettre la cigarette dans mon corps, je décidais de la mettre dans le cendrier. Sans la fumer ! Le lendemain, j’y ajoutais le reste du paquet, le paquet lui-même et le briquet sans oublier de respirer une dernière fois ce macérat de mégots, de cigarettes entières, imbibés de ce liquide noirâtre et odorant totalement répugnant. J’arrêtais de fumer. Aujourd’hui, je n’ai pas refumé.
J’en suis tenté parfois. J’apprécie la proximité d’un fumeur dont je profite passivement. Et encore, pas à n’importe quel moment. Pendant la reprise alimentaire retrouver mon goût et mon odorat constitue le premier bénéfice immédiat. Respirer l’herbe fraîchement tondue, des fruits murs, goûter les saveurs de légumes justes cuits. Un régal.
Bien sûr l’odorat à Paris, c’est aussi respirer la pollution automobile, un bouquet de transpirations aux heures de pointe, et c’est aussi sentir le parfum des choses élémentaires. Quelle surprise de redécouvrir le goût d’aliments de base comme le lait, le beurre, le pain, l’alcool. Et d’observer, ressentir la texture, le goût, la persistance dans la bouche.
A l’occasion du moment de la reprise, j’ai souhaité boire une gorgée de lait chaud.
Comme un vieux nourrisson mal sevré, j’ai voulu me souvenir du lait maternel. Donner un signe de paix à cette mère aimante et aimée que j’aie perdue. « 
Quand elles meurent, les mères nous mettent au monde une deuxième fois ! », me confiait un de mes maîtres et formateur.
2
Adossé au mur de la galerie couverte, je me laissais aller à cette solitude habitée. A mes rêveries. Je n’ai pas encore cinquante ans et je n’ai déjà plus de parents, ni de grands-parents. Pas besoin du groupe, mes fantômes me suffisaient. Elle me laisse au monde une nouvelle fois. Je respirais. Je me repassais le film en me demandant comment j’avais pu vivre pareil évènement ? Les temps d’attente, d’échange,
d’émotions. La disparition. La fin. Avec le terme de « fin de vie » comme dernier diagnostic, Nadine quitta l’hôpital pour un service de soins palliatifs. Je l’accompagnais durant le transfert de l’hôpital Saint-Antoine au service de soins palliatifs dans le 15ème arrondissement. Elle était allongée sur le brancard, très affaiblie et regardait par la fenêtre. Je lui tenais la main. L’ambulance empruntât les quais de Seine, je lui nommais les monuments qu’elle connaissait par cœur. Gare d’Austerlitz, Saint-Michel, Notre Dame, Le Louvre, le musée du quai d’Orsay. C’était son dernier voyage. Et elle le savait.
Depuis notre retour parisien, nous avons adopté un nouveau régime alimentaire à base végétarien principalement car nous ne nous refusons pas de temps à autre un peu de fromage et de viande. La fréquentation des restaurants reste problématique
 : est-il bio ? Est-ce cuisiné sur place ? Industriel ? Une fois, ces deux obstacles franchit, il reste la question du choix : quelle quantité ? Formule entrée, plat ? Ou plat, dessert ? Quel plat ? Bref, nous composons au mieux. Si nous chargeons un peu trop un repas, nous allégeons le lendemain. J’ai pris l’habitude d’une journée de jeûne par semaine, le lundi. Ainsi qu’un café vert par mois. Les initiés seuls me liront. J’ai retrouvé le plaisir de cuisiner, d’inventer des plats et des desserts. J’ai perdu une bonne dizaine de kilos et comme je porte toujours les mêmes vêtements, je nage dans mon froc. Je sais que j’ai rendez-vous avec une activité physique. Les derniers beaux jours ensoleillés d’automne permirent de faire un peu de vélo mais la circulation parisienne demeure féroce.
Le jeûne m’inspira quelques réflexions politiques sur le retranchement et le retrait. Dans notre société de surconsommation, il existe toujours un vendeur de solution à n’importe quel problème. On en rajoute, on en remet une couche, là où il suffirait simplement d’en faire moins. Verra-t-on un jour un médecin refuser la prescription d’un médicament parce que le patient souffre de maux de gorge et souhaite continuer de fumer ? Ou bien digère mal et souhaite continuer de mal-bouffer ? Inviter à changer d’hygiène de vie ne pourrait-il pas constituer une prescription médicale ? Le consommer moins m’apparait comme un moyen de résistance politique face à la tyrannie consumériste.
Je jeûnerai de nouveau. Tant l’expérience fut bénéfique. Et cette fois-ci en marchant. Et seul.
L’idée de ce jeûne itinérant s’inscrit certainement dans la continuité de mon travail de deuil. J’ai déjà repéré plusieurs chemins dont un passe par Marciac. Les chemins de Saint-Jacques disent les guides touristiques. Je ne savais pas qu’il avait atteint la renommée canonique. Je me réjouis que des milliers de pèlerins viennent à pieds lui rendre visite. Ainsi soit-il, je remercie mon Saint-Jacques de nous avoir mis en relation en nous parlant de ce séjour à Monlezun, de nous avoir accueilli dans sa maison pour la reprise alimentaire que nous avons observé à la lettre, je remercie Sylvie et Olivier pour leur accueil dans leur grande maison et un merci tout particulier à Sylvie pour la qualité de son accompagnement durant cette semaine de jeûne.